Nengone prend les rênes du Sénat coutumier
Le Congrès annuel du Pays kanak s’est achevé vendredi 30 août sur la désignation du nouveau président du Sénat coutumier. Hippolyte Sinewami-Htamumu, de l’aire Nengone, succède à Clément Grochain, de l’aire Paicî Cèmuhi.
Les membres du Sénat coutumier, les représentants de l’ensemble des autorités coutumières du pays, et le membre du gouvernement en charge notamment des relations avec les institutions coutumières, Didier Poidyaliwane, étaient réunis, jeudi 29 et vendredi 30 août à Nouville à l’occasion du Congrès annuel du Pays kanak. Ce temps fort de la vie coutumière permet de dresser le bilan de l’année écoulée, de définir les priorités et le calendrier des deux ans à venir, et de renouveler le bureau du Sénat ainsi que ses commissions.
Un président jeune
C’est dans ce contexte qu’Hippolyte Sinewami-Htamumu a été désigné à la présidence du Sénat coutumier pour une durée d’un an, selon le protocole traditionnel et dans le respect des principes du consensus coutumier et d’une présidence tournante entre les huit aires.
Âgé de seulement 41 ans et fils du défunt grand-chef de La Roche à Maré, David Sinewami, il a été choisi par ses pairs à la suite du « vœux du deuxième sénateur de Nengone », explique-t-il. Marié, père de famille et militaire de carrière, il a rejoint sa terre natale l’an dernier « après 19 ans et demi de carrière ».
« Nous suivrons le chemin tracé par nos anciens »
« Je suis serein, a-t-il déclaré quelques minutes après son installation à la présidence. Les huit aires et les 16 sénateurs sont derrière moi. » Son mandat, qui sera le dernier de l’Accord de Nouméa, devra notamment préparer le devenir du Sénat coutumier. « Nous suivrons le chemin tracé par nos anciens, dans le respect de la coutume », a-t-il assuré.
« L’arrivée d’un jeune à la tête du Sénat, est une bonne chose, s’est félicité Didier Poidyaliwane. Il a déjà des idées et saura, j’en suis sûr, relever les nombreux enjeux à venir : l’avenir du Sénat coutumier, bien sûr, mais aussi son ouverture aux autres communautés ou encore les questions liées à la place des femmes et celles relatives à la jeunesse. »
Cette année, le Congrès annuel du Pays Kanak a aussi été l’occasion de mettre un terme à la période de dissension qu’a traversée l’institution. Des coutumes de pardon ont ainsi été prononcées afin de réconcilier les aires coutumières, de resserrer les liens qui les unissent et de « redonner de la stabilité à la case », selon les mots du nouveau président du Sénat coutumier. Un geste très attendu et reçu avec émotion. « On peut saluer la sagesse des hommes », a commenté Didier Poidyaliwane en faisant part de sa « grande satisfaction ».